Il y a quelques mois était inaugurée la fameuse promenade de l’Aldilonda à Bastia. Dernière pièce d’un puzzle comprenant déjà le Spassimare et le Mantinum et formant avec eux un ensemble cohérent aux multiples ambitions.
Perché à 5 mètres au-dessus des flots sur une distance de 450 mètres, le projet a été étudié conjointement par Dietmar Feichtinger ; connu pour ses travaux comme la passerelle Simone de Beauvoir à Paris, ou la passerelle du Mont Saint-Michel dans la Manche ; et le cabinet insulaire Buzzo Spinelli.
Financé par la ville et la Collectivité de Corse à hauteur de 11 millions d’euros, il devrait être rentabilisé par les retombées économiques générées suite à l’attractivité accrue du centre-ville. Rappelons que le port de Bastia est le premier de Méditerranée en transport de passagers avec quelques 2 millions de personnes affluant chaque année, qui ne sont justement et malheureusement que de passage, sans véritablement accorder à la ville l’intérêt qu’elle mérite.
Devant relever le double défi des imprévus techniques ; entrainant un surcoût de 3,3 millions d’euros par rapport au devis initial ; et de la crise sanitaire repoussant encore davantage la date d’ouverture au public. On peut dire que l’Aldilonda s’est faite contre vents et marées. « La géotechnique s’est avérée compliquée, avec par endroits une roche altérée. Nous avons rencontré des plans de failles et des veines argileuses qui nous ont contraint à utiliser des barres d’ancrages de 24 m de long pour les consoles », explique Jean-Philippe Spinelli.
Mais l’Aldilonda, s’adresse aussi et en premier lieu aux Corses, leur permettant de se réapproprier leur patrimoine, de le redécouvrir et le réinvestir autrement. Notamment en en facilitant l’accès par des moyens
de motricité douce, plus en accord avec notre époque. Et offrant, comme toute aire de promenade, un moment propice aux loisirs, à la contemplation et à la réflexion. Peut-être l’occasion de renouer avec soi-même, avec son passé et se projeter vers l’avenir.
Les remparts, le bruit des vagues, la poudrière, l’embrun marin et le soleil sur le visage, une légère brise… Capraia, Elba et Monte Cristo à l’horizon… Le palais des Gouverneurs, le jardin Romieu, Terra Vechja, è cum’ellu hè bellu u campanile di San Ghjuvà…
Le maire, Pierre Savelli, explique qu’en plus de reconnecter la ville avec sa face maritime à qui elle a trop longtemps tourné le dos, l’Aldilonda revêt également un aspect sociétal car elle doit permettre de réduire la fracture spatiale entre le centre-ville et les quartiers sud plus défavorisés.
Une passerelle érigée entre terre et ciel, un lien tissé entre les hommes, l’espace et le temps, un regard posé sur la mer et au-delà…
Mà tutti sti sforzi saranu guastati da a custruzzione di un portu ?
Qualchì mese fà fù inaugurata l’Aldilonda in Bastia. U prugettu purtatu da dui scagni d’architettura, un isulanu è l’altru Pariginu, s’hè fattu contru à e doppie difficultà di l’imprevisti tecnichi è di a crisa sanitaria. Finanziatu da a CTC è a cumuna, si pò dì ch’ellu si dà trè scopi sfarenti ma cumplementarii : 1) induce un tornacontu ecunomicu à prò di a cità ; 2) ricunnittà i quartieri più sfavuriti di u Sudu versu u centru ; 3) permette à i Corsi di riappruppriassi i so lochi, a so storia, ricunnittenduli dinò ver’di u mare à u quale anu troppu spessu vultatu e spalle…