L’acque linde, l’avvene di l’Umanità
L’eau est l’élément prédominant sur la Terre ; les océans recouvrent 70 % de la surface du globe. Mais l’eau douce ne représente que 2,5 % de la totalité de l’eau. Près de 70 % de l’eau douce est stockée dans les glaces, l’eau douce disponible représente donc moins de 1 % de l’eau sur Terre.
Si l’eau liquide est à l’origine de la Vie, la consommation d’eau de mauvaise qualité entraine la mort d’un million de personnes par an dont 360 000 enfants de moins de 5 ans. Les causes sont multiples, la présence d’agents biologiques comme des bactéries, des virus ou des parasites. Mais aussi d’éléments chimiques naturels ou anthropiques comme l’arsenic, l’antimoine, les nitrates, les pesticides, …
Les relations entre l’Homme et l’eau sont complexes car l’homme entretient avec l’eau des rapports économiques, écologiques, culturels et spirituels. L’eau tient une place importante dans les mythologies et les religions. Ses pouvoirs conjugués de vie et de mort en font un élément métaphysique.
Le mot « eau » est fascinant car il est composé uniquement des trois voyelles E, A, U qui, à elles trois, forment le son de la quatrième voyelle O.
De grandes civilisations florissantes se sont développées dans les vallées de grands fleuves. La plupart des grandes civilisations anciennes sont qualifiées de « civilisations hydrauliques ». Leur niveau de développement est directement lié à leur degré de maîtrise dans la gestion de l’eau. Inversement, l’affaiblissement de cette maîtrise sociale de l’eau a automatiquement entraîné leur décadence et leur disparition.
L’eau est le facteur primordial dans le développement notamment dans les îles méditerranéennes. Car l’eau, qui était un élément du patrimoine naturel, est devenue un bien économique, une marchandise et un enjeu de conflits.
Fiumicelli è laghi
Les eaux douces peuvent être classées en deux catégories : les eaux de surface et les eaux souterraines. Les eaux de surface comprennent les eaux courantes (les cours d’eau) et les eaux stagnantes (les lacs naturels et artificiels).
Le réseau hydrographique de l’île comprend 3 000 kilomètres linéaires de cours d’eau. Les plus longs sont le Golu et le Tavignanu avec respectivement 89 et 88 km. Les cours d’eau de Corse ont un régime hydrologique de type pluvio-nival-méditerranéen. Ce régime est influencé par la pluie, la neige et présente un étiage estival sévère, caractéristique des cours d’eau méditerranéens.
En Corse, le volume annuel des précipitations liquides (pluie) et solides (neige, grêle) est voisin de 8 milliards de m³. Après évapotranspiration (évaporation physique et transpiration de la végétation) et infiltration, l’écoulement dans l’ensemble des cours d’eau est de de 3 milliards de m3 soit un débit de 100 m3/s.
Dans la montagne corse on rencontre une quarantaine d’étendues d’eau permanentes, mais seuls 15 lacs ont une profondeur maximale supérieure à 3 mètres et une superficie supérieure à 0,5 hectare. Ces lacs de montagne sont d’origine glaciaire.
La Corse compte 48 barrages, 12 sont dits de classe A, dont la hauteur dépasse 50 m. Les barrages gérés par EDF (Electricité De France) produisent essentiellement de l’hydroélectricité. Les barrages gérés par l’OEHC (Office d’Equipement Hydraulique de la Corse) sont utilisés pour l’irrigation et l’alimentation en eau potable.
La nature géologique de la Corse ne favorise pas l’existence de nappes d’eaux souterraines importantes. Les eaux souterraines de Corse sont donc caractérisées par l’absence de grands aquifères d’importance régionale et la faiblesse des écoulements des sources.
Il existe en Corse de nombreuses sources thermales aux propriétés thérapeutiques connues de longue date (vestiges romains). Ces eaux présentent un intérêt au plan médical, socio-économique et touristique ; on connait en Corse plus de 40 sources.
E particularità di a fauna acquatica di Corsica
L’histoire géologique de la Corse est à l’origine des particularités de la flore et de la faune de Corse. Concernant la faune aquatique, l’originalité se traduit par :
la présence de nombreuses lacunes faunistiques ;
un taux d’endémisme élevé, le plus élevé d’Europe après le Caucase et avant la péninsule Ibérique.
Si les eaux douces de France métropolitaine comptent 167 espèces de poissons (dont 64 espèces introduites), en Corse, le peuplement ichtyologique est plus pauvre avec seulement 25 espèces (dont 21 introduites). Sur le continent, le peuplement d’amphibiens comprend 39 espèces avec 21 espèces dans les Alpes et 18 espèces dans les Pyrénées ; les hydrosystèmes d’eau douce de Corse ne comptent que 7 espèces.
Pour rappel, la faune terrestre de Corse est marquée par de nombreuses lacunes faunistiques. En effet, on notera sur l’île l’absence de la pie, de la vipère, du chamois, de l’isard, du bouquetin, du chevreuil, de l’écureuil, du blaireau, de la marmotte, du loup, de l’ours et du lynx. Des animaux fréquemment rencontrés dans les Alpes ou les Pyrénées.
La faune des eaux douces de Corse est riche en espèces endémiques. Chez les poissons, on notera la présence de la souche endémique de Salmo trutta macrostigma. Chez les batraciens, sur les 7 espèces présentes en Corse, 6 sont endémiques. Chez les invertébrés, sur les 650 espèces présentes dans les eaux douces de Corse, 200 espèces sont endémiques. Parmi les 200 espèces endémiques, 105 sont des endémiques corses et 50 des endémiques corso-sardes.
Mais cette biodiversité est menacée par :
– les événements naturels extrêmes (crues et étiages) ;
– l’anthropisation directe (barrages, pollutions et contaminations) ;
– l’anthropisation indirecte c’est-à-dire le changement climatique.
L’adopri di l’acqua in Corsica…
Les moulins, les lavoirs et les fontaines, qui témoignent de l’utilisation passée des eaux, constituent aujourd’hui encore un patrimoine bâti inestimable. Les aqueducs sont des ouvrages plus importants qui dévoilent la maitrise passée de la gestion de l’eau. Les anciens barrages témoignent de l’importance du stockage de l’eau en hiver pour une utilisation pendant la période estivale particulièrement sèche.
L’eau est une ressource naturelle renouvelable, mais elle n’est pas inépuisable. Dans la perspective des conséquences du changement climatique, il faut l’économiser.
En Corse, les prélèvements bruts annuels sont compris entre 90 et 110 millions de mètres cubes (Mm3), 70 à 90 Mm3 sont issus des eaux de surface. Pour les eaux souterraines, le volume prélevé est de 25 Mm3 par an. Mais certains forages individuels ne sont pas connus ; les volumes prélevés ont été estimés entre 5 et 12 Mm3/an. Ainsi ce serait 30 à 37 Mm3 qui seraient prélevés annuellement sur les eaux souterraines de Corse.
Le volume des réserves d’eau stockées dans les retenues est de 109 Mm3 répartit ainsi : 61,6 Mm3 dans les ouvrages gérés par EDF et 47,3 Mm3 dans ceux de l’OEHC.
L’agriculture utilise 58 Mm3 dont 46 Mm3 pour l’irrigation. La Plaine Orientale est le secteur de l’île où les consommations sont les plus élevées (35 à 50 Mm3).
Les besoins pour l’alimentation en eau potable sont de 45 Mm3 dont 22 Mm3 provenant des eaux de surface (cours d’eau et retenues artificielles) et 23 Mm3 des eaux souterraines (sources, forages dans les nappes alluviales et les aquifères du socle). La population résidente consomme 80 % de cette ressource et la population touristique 20 %.
Dans le cas de la production d’hydroélectricité, la très grande majorité de cette eau est rejetée dans le milieu ; on parle donc d’utilisation et non de consommation. En Corse, le volume annuel d’eau turbiné varie de 500 à 900 Mm3.
U cambiamentu climaticu in Corsica
L’augmentation des émissions de gaz à effet de serre a provoqué une augmentation de la température du globe et une élévation du niveau de la mer.
Les conséquences du changement climatique en Corse se traduisent, comme pour le reste du globe, par une élévation de la température de l’air. Sur le littoral corse, l’augmentation de la température moyenne de l’air en 40 ans est de 1,4 °C. La valeur de cette augmentation est de 3,3 °C à 1 000 m et 5,2 °C à 2 000 m d’altitude. Les écosystèmes montagnards sont donc plus impactés par les conséquences du dérèglement climatique.
Pour le cumul des précipitations annuelles, il ne se dégage pas de tendance (ni à la hausse, ni à la baisse). Néanmoins, l’intensité des pluies extrêmes ne cesse d’augmenter. L’augmentation de la fréquence et de l’amplitude des événements extrêmes est une des conséquences du dérèglement climatique.
L’élévation de la température de l’air et l’augmentation de l’évaporation, en relation avec le changement climatique, entrainent une baisse de l’eau disponible dans les cours d’eau malgré un régime des précipitations plus ou moins stable.
Les effets du changement (dérèglement) climatique doivent être pris en compte dans la gestion des ressources en eau.
Les événements climatiques extrêmes (sécheresse, inondations), mettent en évidence la grande vulnérabilité de l’écosystème aquatique.
La santé humaine est menacée par les maladies infectieuses et vectorielles émergentes ou réémergentes (paludisme, chikungunya, dengue, zika…).
Les conséquences du changement climatique auront un impact sur le secteur énergétique car le faible taux de remplissage des retenues des barrages hydroélectriques hypothèquera le mix énergétique. Ce qui entrainera une augmentation de la part représentée par le thermique notamment l’utilisation du fuel et du charbon.
La raréfaction de la ressource en eau entrainera une augmentation du prix de l’eau domestique et agricole et corrélativement du prix des aliments. Des inégalités sociales seront liées à la distribution et la tarification de l’eau.
À long terme, se posera la question de la remise en cause de la gouvernance actuelle des ressources en eau. Le changement de comportements et de modes de vie ainsi que les bouleversements dans le secteur agricole seront inéluctables.
L’augmentation de la température de l’air entraîne un réchauffement des eaux, non seulement stagnantes mais aussi courantes. La hausse de la température de l’eau favorise la prolifération de microorganismes responsables de maladies d’origine hydrique. Ces affections, qui touchent les populations vivant sur le continent africain, menacent de se propager dans les pays du sud de l’Europe.
Le dérèglement climatique entraine une réduction de la niche écologique de nombreuses espèces endémiques aquatiques d’eau froide qui voient leur aire de répartition se restreindre au cours supérieur des rivières et aux sources.
L’acqua hè VITA, ma l’acqua hè dinò a MORTE. A cunsumazione d’acqua di brutta qualità hè causa di morte di millioni di persone à l’annu frà i quali 360 000 zitelli di menu di 5 anni.
Pè a fauna acquatica, l’uriginalità si traduce cù :
– a prisenza di numerose mancanze faunistiche,
– un tassu d’endemisimu altu, u più altu d’Europa dopu à u Caucasu è nanzu à a penisula Iberica.
In Corsica, i prilevi grevi annulai sò capiti trà 90 è 110 millioni di metri cubi, 70 à 90 Mm3 sò ricacciati da l’acque supranante. Pè l’acque sutterranee, u vulume prilevatu hè di 25 Mm3 à l’annu. E cunseguenze di u cambiamentu climaticu in Corsica si traducenu, cume pè u restu di a pianetta, da una elevazione di a timperatura di l’aria ché inghjena un riscaldamentu di l’acque. A salute umana hè minacciata da e malatie infettive è vetturiale emergente o riemergente.