25 juin 2024

I più belli laghi di Corsica

Cosa sò i laghi ?

En fonction de la définition choisie, on compte une quinzaine à une quarantaine de lacs sur les divers massifs de l’île. Tous les lacs de Corse sont d’origine glaciaire et sont situés entre 1310 mètres, pour Crena, le plus bas de tous, et 2442 mètres pour Galiera ou Gardiola, le plus haut. Ils sont localisés dans 4 massifs montagneux (Cintu, Ritondu, Monti d’Oru, Rinosu) essentiellement dans l’étage subalpin, entre 1700 et 2200 mètres, qui est caractérisé par l’absence de forêts.

On peut opposer les lacs situés dans les vallées en auge aux lacs de cirque. Des vallées à forme typiquement glaciaire (c’est à dire en forme de U avec une succession de zones à pentes faibles et ruptures brutales des pentes comme la Restonica par exemple), le bassin du Tavignano et la haute vallée du Prunelli possèdent encore des lacs et quelques autres ne comptent plus que des pozzi et pozzini.

Mais comment naissent ces pozzi et pozzini ? Tout simplement lorsqu’un lac se comble petit à petit. Toutes les accumulations rebouchent lentement le lac, et paf ! Ca fait des pozzi ! Le lac de l’Oriente, sur le versant nord du Ritondu, dont la profondeur n’excède pas 2 mètres, pourrait donc dans quelques milliers d’années se transformer. Il faudrait en faire un timelapse.

La grande majorité des lacs corses est donc localisée dans des cirques comme le lac de Capitellu par exemple. Ces lacs occupent souvent des zones de surcreusement derrière une barre rocheuse qui joue un rôle de verrou, à moins que le cirque ne soit fermé en aval par une moraine derrière laquelle l’eau s’est accumulée comme pour le lac de Bastani.

Et là, vous devez vous demander ce qu’est une moraine. La moraine, c’est un amas de blocs et de débris rocheux détachés d’un glacier et transportés par celui-ci. En gros, ce sont les pierres et rochers que vous voyez en bord de lac.

Il est fréquent que dans une même vallée se rencontrent plusieurs lacs superposés. Dans ce cas, c’est toujours le lac supérieur qui est le plus profond : Capitellu (42 m) et Melu (16 m) ; Scapuccioli (9 m) et Cavacciole (7 m) ; Bracca (6,5 m) et Vitalaca (3,5 m).

Bellezza

Si les lacs plaisent tant, les raisons en sont évidentes: cette atmosphère de calme sans aucun bruit humain. La récompense après une bonne montée, le lac apparaît d’un coup. Le reflet de ce qui l’entoure. La multitude de paysages possibles quand on se déplace. Les lacs ont une valeur particulière, c’est la nature sauvage et non impactée par la ville, ils ne sont pas accessibles directement, contrairement à la plaine, ses routes et ses constructions.

Bracca: Pour arriver à Bracca, il faut monter puis redescendre, à travers un chemin qu’il faut deviner. Le côté aventure est un vrai plaisir. Sa forme en double lac lui donne une vraie originalité.

Bastani: Le lac de Bastani est quant à lui beaucoup plus accessible, même en hiver, pour peu que l’accès en voiture soit possible. Depuis la crête et le sommet du Rinosu, on peut admirer sa forme de dinosaure rondelet

Bettaniella: Le lac de Bettaniella, ou de Belle Bone, est isolé. Peu de gens y montent, l’accès est compliqué, et c’est tant mieux. C’est le plus grand lac de Corse, et il est magnifique, que ce soit du sommet du Monte Ritondu, ou tout simplement depuis ses rives où l’on a l’impression qu’il se jette dans le vide. Le nom Vetta Niella vient de la crête noire qui longe le lac. Le nom de Belle Bone viendrait de bergeries à proximité.

Laghi in duettu

Certains lacs, comme mentionné précédemment, sont superposés, et peuvent donc être vus en même temps, ce qui rajoute encore au sentiment d’extraordinaire et de spectaculaire. Depuis le Monte Ritondu, on peut même voir 7 lacs ! Certains lacs sont proches, mais le chemin les reliant en décourage beaucoup.

Melu et Capitellu: Pour accéder à ces deux lacs, la montée est bien guidée et plutôt facile. Si face au lac de Melu on a l’impression d’un grand plat et d’un lieu de jeu avec les chocards, le lac de Capitellu, lui, est bien enfermé et bien plus restreint.

Aussi décida-t-il un jour de faire l’ascension du Cintu dont les 2710 mètres ne purent décourager l’espoir qu’il conservait d’apercevoir de son sommet une source salutaire. Lorsqu’il y parvint, le roi était mort de fatigue et de soif. Mais il n’y trouva pas le moindre point d’eau pour se désaltérer. Le désespoir qu’il manifesta, émut alors la bonne fée du lieu. Celle-ci le réconforta et, pour apaiser sa soif, poussa un rocher qui découvrit une grotte merveilleuse tapissée de diamants. Les rayons du soleil vinrent frapper les diamants qui se transformèrent en autant de sources qui furent à l’origine du lac du Cintu. »

Avant de vous présenter la deuxième légende du lac du Cintu, voici une anecdote intermédiaire. La première ascension connue du Cintu a été réalisée par Edouard Rochat par le versant sud le 6 Juin 1882.

Rina Supranu et Rina Suttanu: Les lacs de Rina sont séparés de seulement quelques centaines de mètres. Eux aussi sont appelés à disparaître et devenir des pozzini. En fonction de la saison, leur couleur évolue radicalement, ils peuvent être verts comme ils peuvent tendre vers le marron.

Laghi è lighjende

Le lac du Cintu: Sous le sommet de la Corse, ancien volcan principalement composé de roches rhyolitiques, roches à l’aspect effrité, on y trouve son lac, le lac du Cintu. Celui-ci possède deux légendes. Voici la première légende, contée à Lozzi : « Au temps où Calasima avait un roi, le manque d’eau était atroce. Le roi se désolait de voir ses troupeaux dépérir.

Jusqu’à cette époque récente, beaucoup pensaient que le plus haut sommet était le Monte Ritondu (2622m). Fin de l’entracte.

La deuxième légende commence ainsi. Alors qu’il enchainait des pompes et des squats, Satan fut chassé du lac du Cintu par trois fées qui voulurent s’y installer. Mécontent, il laissa derrière lui son dragon favori. Lorsqu’un berger découvrit la bête, le dragon attaqua son village. Les tentatives pour tuer le monstre échouèrent toutes, jusqu’à ce que le fils du berger se propose pour venger son père, avec l’aide de l’une des fées. Ensemble, ils combattirent le dragon et en sortirent vainqueurs.

Crena: Le lac de Crena est célèbre surtout pour ses nénufars, mais aussi pour être le seul lac d’altitude bordé d’arbres, ajoutant l’obscurité de cette forêt au fait que ce lac est considéré comme le lac de Satan. Les habitants de Soccia ayant décidé de chasser le Diable de la vallée du Liamone, celui-ci, d’un furieux coup de marteau, creusa une énorme cavité qui se remplit d’eau et dans laquelle il se réfugia. C’est le lac de Crena dont le fond communiquait avec la fournaise infernale.

Cependant, les Succesi, que le diable continuait à tourmenter durantleursommeil,firentappelàunermiteexorciste.L’hommese rendit au bord du lac accompagné d’un berger. Les deux hommes prièrent… Peu à peu, le lac se vida de son eau, tandis que de magnifiques moutons blancs émergeaient pour tenter le berger. Mais ce dernier continua imperturbablement ses oraisons. Alors, surgirent mille richesses au pied de l’ermite. Celui-ci, impassible, continua ses exorcismes, tandis que le niveau des eaux continuait de baisser.

Quand le lac fut enfin à sec, Satan apparut agitant des ailes de chauve-souris couvertes de vase et avec une crinière formée d’une cohorte de serpents. Les prières, bien que déstabilisées par la peur, s’intensifièrent. Quelques instants plus tard, tout disparut et le lac reprit son niveau normal.

Aux berges du lac, les Droséracées, plantes carnivores, témoignent encore de cette présence…

Laghi guardati

Depuis de nombreuses années, les scientifiques de l’Université de Corse et de l’Office de l’Environnement de la Corse observent à la loupe les lacs. Ils étudient l’évolution de la faune et de la flore spécifiques à ces espaces naturels, et le constat est clair : les lacs corses se réchauffent.

Au lac de Capitellu, il y a 40 ans au mois d’août on relevait 17 degrés au maximum. Aujourd’hui on relève régulièrement 21 degrés. Les organismes aquatiques vivants tels que les invertébrés et les larves d’insectes subissent le changement climatique. On a des modifications au niveau des espèces. Certaines apparaissent et d‘autres disparaissent.

On constate de façon empirique un réchauffement des masses d’eau avec parfois des mortalités importantes de poissons, et qui restent inexpliquées. La sueur, les crèmes et les huiles solaires engendrent une pollution du milieu et une prolifération des algues qui peuvent être néfastes pour les populations de poisson.

Chjusura

La valeur des lacs évolue avec le temps. Ils étaient source de légendes, ils deviennent maintenant des lieux de randonnée, des lieux du beau.

Même si leur accès n’est pas immédiat et reste relativement protégé, ils sont sujets à la pollution et s’en trouvent transformés : la faune et la flore tendent à s’appauvrir. Les nénufars sur lac de Crena y ont été introduits vers la fin XXème siècle.

Il ne tient qu’à nous de les protéger afin qu’ils puissent rester un havre de paix pour la nature et que les prochaines générations puissent en profiter.

U valori di lavu cambia cù u tempu, erani lochi di lighjendi, diventani lochi di spassighjata, lochi di u bellu. Ancu sì u so accessu ùn hè subbittu è stà sempri prutettu, di modu rilativu, da l’omu, sò sughjetti à a pulluzioni è si ni trovani mudificati : a fauna è a flora s’impuvariscini à pocu à pocu. I ninufari di u lavu à Crena sò stati intrudutti à a fini di u XXesimu seculu. Avài tocca à noi à pruteghjali ch’elli si ni stessini in locu di paci pà a natura è chì i prossimi ginirazioni si ni pudessini gudà.

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