La « semaine sainte » donne lieu à des cérémonies religieuses relatant le temps pascal. Les plus éminentes sont les processions des jeudi et vendredi-saint.
La procession tient son origine de l’arrivée sur l’île au XIIIème siècle des moines franciscains qui ont introduit les « chemins de croix » dans la culture insulaire.
De la fin du XIXème au début XXème, les confréries sont dynamiques, puis nombre d’entre elles disparaissent. Mgrs Lacrampe et Brunin, évêques de Corse (1995-2011), leur donneront une impulsion religieuse nouvelle.
Il existe différents lieux en Corse où les processions sont les plus connues : Bonifacio, Corte, Erbalonga ou encore Bisinchi.
Mais c’est à Sartène que se déroule la plus connue des processions du Vendredi saint. Un pénitent enchainé, chargé de la croix et portant une cagoule, effectue, à travers la ville, sur un tracé pentu, car la procession nocturne du « Catenacciu », symbolise la montée du Christ au calvaire. Seul le curé de la paroisse connaît l’identité du pénitent. Ce dernier est vêtu d’une aube et d’une cagoule rouges. Il porte sur ses épaules une croix en chêne massif de 33 kg rappelant son âge et traîne, attachée à sa cheville droite, une chaine de 14 kg, pour symboliser les 14 stations du chemin de croix.
Pendant deux heures, suivant un parcours de 1,8 kilomètre, il incarne Jésus et refait son calvaire.
Trois jours avant, le pénitent s’est enfermé dans une pièce du couvent Saint-Damien, où il médite, prie et lit la Bible. Le Vendredi saint à 21h le pénitent arrive à l’église Santa Maria Assunta, où les membres de la confrérie l’enchaînent devant l’autel et le chargent de la croix. À 21h30, la procession sort de l’église. Les membres de la confrérie forment une haie d’honneur et chantent le chant de pénitence « Perdono mio Dio ».
Comme Jésus, le pénitent doit chuter trois fois sur la route qui le mène au « Golgotha ». La première chute se déroule devant l’église paroissiale de Sartène au XVIIIème siècle, à savoir l’oratoire Sainte-Anne. Toute la ville récite les prières pendant que le pénitent reste couché sur le sol.
La seconde chute s’effectue sur la place Porta, au pied de l’église Sainte-Marie.
Après la troisième et dernière chute, les pénitents rejoignent le parvis de l’église paroissiale. Là les pèlerins écoutent le sermon et reçoivent la bénédiction de Pâques. Puis tous regagnent l’église Sainte-Marie pour s’y recueillir.
La cérémonie désormais close, on ramène le « catenacciu » et Simon de Cyrène, le pénitent blanc qui aide Jésus à porter la croix, dans leurs cellules. La foule mettra plus d’une heure à défiler dans l’église.
Si pò dì Catenacciu o catinacciu. A parolla veni da catena, « chaîne ». U catinacciu hè una parolla pà designà a prucessioni cù u penitenti incatinatu chì porta a croci cum’è Ghjesù u Vennari santu.
In Sartè si dici « Catinacciu », a croci pesa 33 chilò comu l’anni di u cristu quandu hè mortu, è i 14 chilò di catena raprisentani i 14 stazioni di u caminu di croci.
L’omu in rossu casca trè volti duranti u caminu di croci par fà u caminu di Ghjesù sin’à u « Golgotha ». Fora di u preti di Sartè nissun’omu cunnosci l’identità di u penitenti.