Quand nous entendons le nom de confrérie, deux choses nous viennent immédiatement à l’esprit : l’église et le chant. Mais d’où viennent-elles ? Comment ont-elles évolué à travers les âges ?
Leur existence est en réalité très ancienne et remonte au droit romain, où déjà le roi Numa Pompilius (716 – 673 av. J.-C.) procéda à la subdivision de la « civitas » (société) en « pagi » (cantons) et regroupa tous les corps de métiers en guildes ayant chacune une divinité pour patron. Elles se développèrent grandement en Europe à la fin du Moyen Âge dans le but de remplacer les liens de protection spécifiques de l’époque féodale.
Ces regroupements de chrétiens laïcs avaient pour but d’organiser la vie religieuse et de favoriser une entraide « fraternelle » parmi les membres d’un métier. Acteurs du lien social, ils assuraient une assistance collective envers les plus démunis, les plus âgés, les malades, les veuves et les orphelins. Ces confréries participaient à la célébration de la messe, à l’organisation des fêtes religieuses et assuraient en particulier la prière communautaire aux défunts.
Abolies pendant la Révolution française, leurs biens furent confisqués et vendus. Mises en sommeil, certaines ont pu survivre en attendant le moment propice à leur renaissance. De fait, si nous pouvions compter près de 300 confréries en Corse en 1789, il n’en reste que 80 de nos jours.
Symboles d’une continuité culturelle depuis nos racines latines, c’est tout naturellement qu’elles ont joué un rôle au moment du « riacquistu », notamment à travers la diffusion de techniques vocales. Mais également, elles ont établi le lien intergénérationnel nécessaire à la transmission de la langue, des valeurs et d’un sentiment d’appartenance commune.
Parmi ces regroupements religieux, la confrérie de Saint Joseph à Bastia était d’ailleurs à l’origine une confrérie de menuisiers approuvée en 1664 par le Gouverneur de la Corse. Elle gère encore aujourd’hui la totalité de l’entretien de l’oratoire, des jardins, de la fabrication des bancs, du changement des portes monumentales de l’église, de l’organisation des fêtes de la Saint Joseph… En l’occurrence, dans son rôle social, la confrérie a aussi organisé par le passé des oeuvres caritatives (collecte d’habits et de nourriture), des cours de soutien scolaire et des voyages éducatifs en partenariat avec la ville pour les adolescents du quartier.
Véritable sécurité sociale d’antan, vecteur d’émancipation culturelle et spirituelle, les confréries ont toujours eu un rôle important dans notre société. Si personne ne saurait dire ce qu’elles seront dans 100 ans, espérons néanmoins qu’après lecture de cet article vous puissiez voir en elles bien plus qu’un simple folklore.
Ricullendu à i tempi di l’Imperu Rumanu è svilluppendusi per lu più à u medievu. E cunfraterne sò sempre state attrice suciale, riligiose è culturale di i so tempi. À l’iniziu sistema d’aiutu propriu à una cummunità di mistieru, i cunfratelli purghjianu una manu à i malati, e veduve è l’urfagni. Participendu sempre oghje à a messa è à l’urganizazione di e feste religiose sò bellu più chè un semplice fulcloru cantarinu.