Le maquis corse abrite une multitude de plantes aux usages variés et aux histoires fascinantes. Enracinées dans la culture et les traditions locales, elles offrent bien plus que leur simple beauté. Des remèdes médicinaux aux objets artisanaux, en passant par les rites et croyances, chaque espèce végétale a sa propre place et son rôle. Nous vous proposons ici un petit tour d’horizon de quelques plantes emblématiques de notre île.
Dans les interstices des murs ou entre les pierres vous trouverez L’ARBA DI L’ASCINZIONI (orpin pourpier) comme son nom l’indique elle est traditionnellement cueillie avant l’aube du jour de l’ascension et attachée à un mur les racines au ciel, les tiges doivent ensuite remonter jusqu’à la floraison le jour de la San’Ghjuvanni (le 24 juin) elle se conserve jusqu’au jour de la Saint Anna (26 juillet). Si elle ne fleurit pas, cela est vu comme un mauvais présage.
A FERULA (la férule) est une plante de grande taille, qui pourrait ressembler à du fenouil mais qui s’avère être un poison fatal pour les animaux qui l’ingéreraient. Avec des fleurs de couleur jaune vif et une tige qui, une fois sèche avait de nombreuses utilités comme la confection de petits mobiliers ou cannes. Elle servait aussi à affûter les lames ou, effilochée à son extrémité, elle se transformait en torche archaïque.
L’ARBA BARONA (le thym) est une plante d’altitude. Elle est essentiellement utilisée en cuisine pour agrémenter de nombreux plats, mais elle est aussi efficace en tisane pour soigner le rhume.
L’ALBITRU (l’arbousier) est un arbuste qui se remarque immédiatement au cœur du maquis, premièrement par sa taille pouvant avoisiner les trois mètres de hauteur, ainsi que pour ses fleurs blanches en forme de clochettes et que par ses fruits aux couleurs vives. Il fleurit au cœur de l’hiver et son fruit se consomme aussi bien en confiture que directement cueilli sur l’arbre. Les feuilles auraient des propriétés antiseptiques pour guérir des cystites ou infections urinaires. Il était aussi considéré comme l’arbre de Noël d’antan.
U MIRTU (le myrte) est un arbrisseau incontournable du maquis. Très odorant il fleurit au printemps et son fruit qui a l’aspect d’une petite baie de couleur foncée arrive à maturité au cœur de l’hiver. Le myrte peut être consommé sous différentes formes, en gelée, en confiture en eau-de-vie et aussi en huile essentielle pour ses qualités antiseptiques et décongestionnant les voies respiratoires.
A MUREDDA (l’immortelle) est aussi une plante très odorante du maquis, elle forme des petits buissons aux fleurs jaune qui fleurissent en été. L’immortelle est connue pour être utilisée en huile essentielle contre les hématomes.
A SCOPA (la bruyère) est une plante de grande taille qui fleurit au printemps. Ses fleurs blanches forment des grappes de clochettes. Le bois des souches servait à confectionner des ébauchons pour la construction des pipes.
U ROSUMARINU (le romarin) est une plante aromatique de bord de mer, très connue aussi, elle fleurit à de nombreuses reprises entre le printemps et l’été, avec de petites fleurs mauves, elle possède un parfum assez fort et caractéristique et est apprécié aussi bien en cuisine pour agrémenter de nombreuses préparations ou alors en huile essentielle. Dans la croyance populaire le Romarin est directement associé à la mémoire.
A NOCCA (l’hellébore) est une plante de taille moyenne avec des feuilles dentues et de grandes fleurs blanchâtres. Elle est toxique, mais traditionnellement une fois bouillie, elle était utilisée pour désinfecter les plaies des animaux, comme vermifuge, ainsi que pour éloigner les nuisibles. Ses feuilles servaient aussi aux bergers de montagne à la protection de leurs fromages. Et l’on disait qu’elle servait aussi à soigner la folie.
A SCIAPPAPETRA (la renouée maritime) est une plante de couleur vert vif avec de petites fleurs rosées qui affectionne les abords maritimes, les dunes et les écueils. Elle fleurit de mars à novembre. Comme son nom l’indique elle est prisée pour dissoudre les calculs rénaux. Cette fonction contribue à sa raréfaction.
U TARABUCCIU (l’asphodèle) plante phare du maquis dont la floraison était synonyme de départ à la montagne pour les bergers, sèche au cours de l’été en ne laissant qu’une tige rectiligne. Le Tarabucciu a toujours eu une connotation spirituelle forte, on en faisait de petites croix, ou alors elle devenait l’arme de prédilection des « Mazzeri » lors des « Mandrachi » cette mythique bataille entre Mazzeri de deux villages mitoyens, dont l’issue devait dicter le nombre de décès qui impacterait les villages durant l’année à venir.
In Corsica avemu una richezza spripusitata di pianti è arbigliuli chì dapò l’antiluna sò cunnisciuti è praticati strabè da i nosci antinnati, da curà o da nutrì, ugni pianta avìa u so adopru pricisu è era dinò in cori à parichji cridanzi, v’eccu quì una piccula manata di quiddi ch’è vo’ pudarìati infattà in a machja corsa mentri i vosci spassighjati.