Symbole emblématique du Japon, le mont Fuji est également, du haut de ses 3 776 mètres, le point culminant de l’archipel nippon. Situé dans dans la région de Chūbu, où se rencontrent trois plaques tectoniques, à environ 130 kilomètres au sud-ouest de la capitale Tokyo, le volcan est toujours considéré comme actif, bien que sa dernière éruption remonte au début du XVIIIe siècle.
C’est donc intrépides que de nombreux japonais et touristes, plus ou moins préparés (GR 20, Mont Fuji : même combat), s’élancent sur les pentes de la montagne sacrée durant la saison estivale, de juillet à mi-septembre.
Quatre sentiers permettent d’atteindre le sommet : Subashiri, Gotemba, Fujinomiya et Yoshida. Nous avons jeté notre dévolu sur ce dernier, le plus emprunté, pour gravir le mont Fuji sur sa face nord.
C’est le début du mois d’août, il est 18 heures passées. Cela fait environ deux heures que nous avons quitté la gare de Shinjuku, à Tokyo, lorsque nous arrivons à la cinquième station de la Fuji Subaru Line, point de départ du trail Yoshida. À 2 300 mètres d’altitude, nous sommes loin des 40 °C supportés dans la capitale japonaise plus tôt dans la journée !
Aux alentours de 20 heures 30, après un bon repas et nous être équipés, nous voilà en route pour le sommet, François, notre camarade japonais Takahiko et moi-même. Frontales vissées sur le front, notre objectif est d’admirer le lever de soleil au sommet de l’archipel nippon. Nous avons environ 8 heures pour couvrir les 6,8 kilomètres et y parvenir.
Les premiers 1 800 mètres relèvent plus de la balade en forêt qu’autre chose. Nous croisons d’autres randonneurs qui nous gratifient de « Konbanwa » enjouées (« Bonsoir » en japonais). En 30 minutes, nous rallions la sixième station et là, les choses sérieuses commencent ! Il est 21 heures, la nuit est déjà tombée et un serpentin de frontales nous indique le sommet. Si proche – cinq kilomètres – et pourtant si loin – encore près de 1 400 mètres de dénivelé.
Toutefois, l’ascension n’est pas une course mais plus une expérience. Chacun monte à son rythme, on discute avec d’autres randonneurs, on apprécie le moment. Tout cela en essayant de ne pas rester bloqué derrière des groupes de touristes chinois venus faire la grimpée tels ces croisiéristes débarqués sur le port d’Ajaccio en plein été : suivant leur guide, drapeau à la main.
Celui qui gravit le Mont Fuji une fois est un sage, celui qui le fait deux fois est un fou.
Proverbe japonais
Certains passages assez raides et abrupts causent de petits embouteillages mais la nuit aidant, nous restons concentrés sur ce qui nous entoure directement, sans trop regarder au loin, là-haut.
21 heures 55, septième station. 23 heures 05, huitième station. 00 heures 25, huitième station d’origine. Nous avançons bien mais, à 3 400 mètres, et malgré la saison, il fait froid. Nous décidons ne nous reposer un peu dans ce refuge. À côté de nous, un groupe de français en short et t-shirt, frigorifiés, sous-équipés, qui passe de refuge en refuge. En effet, seulement une heure de pause maximum par refuge est autorisée, sinon il faut réserver la nuit. De quoi aguerrir de futurs aventuriers du GR 20 !
Nous reprenons la route et nous franchissons, à 2 heures 25, la station 8,5 (la 9 existe-t-elle vraiment ?…). 3 heures 05, nous atteignons enfin la neuvième station ! Un panneau nous indique qu’il reste encore 400 mètres avant le sommet et, accessoirement, 170 mètres de dénivelé. Les derniers mètres s’assimilent plus à de l’escalade que de la randonnée.
3 heures 55, voilà le sommet ! Sur notre droite, se trouve le petit temple Kusushi et face à nous, une sorte de rue où plusieurs échoppes permettent de se restaurer et boire un coup pour reprendre des forces en attendant le lever du soleil. Un regard derrière nous, dans l’obscurité, le serpentin de frontales est encore plus impressionnant vu d’en haut. Certains n’arriveront pas à temps au sommet pour contempler les premières lueurs du jour…
Un peu avant 5 heures, le soleil déchire l’horizon. Malheureusement, la fabuleuse vue qu’on nous promettait d’ici ne nous est pas permise. Une mer de nuages entoure le majestueux volcan mais, le spectacle reste unique.
Avant de redescendre, nous décidons de nous rendre réellement au sommet du mont Fuji. En effet, si nous nous trouvons au niveau du cratère, c’est le pic Kengamine qui marque le toit du Japon, de l’autre côté de celui-ci.
Nous passons un sanctuaire shinto, probablement le plus haut du Japon. Quelques centaines de mètres un peu abrupts et d’autres randonneurs nous séparent encore du sommet. À l’approche, tout le monde attend pour immortaliser le moment à côté du monument marquant le point culminant du pays. Nous attendons également pour y déployer a nostra bandera !
Notre photo en poche, nous rebroussons chemin. Il est tout juste 7 heures quand nous entamons la descente par le sentier Fujinomiya, sur le versant sud du Fuji san.
Notre descente se termine 3 heures plus tard. Nous avons passé plus de 12 heures sur les pentes de l’un des volcans les plus iconiques au monde. De quoi réfléchir à un proverbe japonais qui dit « Celui qui gravit le Mont Fuji une fois est un sage, celui qui le fait deux fois est un fou ». Et pourtant, on y repartirait bien !
Trà e muntagne e più famose di u mondu, a figura di u monte Fuji hè per sempre ligata à u Giappone. Iscritta à u patrimoniu di l’UNESCO, u Fujiyama hè rispettatu, quantu s’ellu fussi un anzianu. I Giappunesu ci collanu à millaie di statina. Ma sò numerosi ancu i turisti à cullà in cima di l’arcipelagu nippone. Racontu di un’ascinssione.