Véritable artisan de sa réussite, François Coty a eu une existence riche et mouvementée. Des ruelles d’Ajaccio au Coty Building de la 5th avenue à New York, il a vécu « une succession d’aventures plus ou moins réussies » (« L’Argent caché », Jean-Noël Jeanneney).
1874 – Joseph-Marie François Spoturno nait à Ajaccio le 3 mai. Il connaît une enfance pavée de drames, perdant successivement ses deux parents, il est élevé par sa grand-mère.
1885 – Uniquement diplômé du certificat d’études primaires et contraint financièrement d’interrompre son enseignement, il quitte la Corse avec sa grand-mère et trouve un emploi dans une mercerie de Marseille mais son rêve ultime est de se rendre à la capitale.
1898 – Les évènements s’enchainent très vite et prennent une tournure des plus inattendue. Après son service militaire, il suit le Député républicain Emmanuel Arène à Paris et devient son secrétaire puis, grâce à des rencontres opportunes et se découvrant un don pour la création de parfums, il réussit à intégrer la prestigieuse école Chiris de Grasse où il se forme. Il y apprend, entre autres, à cultiver le jasmin qu’il amène sur l’île de beauté et crée « Jasmin de Corse » (1906).
C’est à cette période, qu’inspiré par le nom de jeune fille de sa mère, Marie Coti, il décide d’adopter ce patronyme dont il change la terminaison pour un « y » qui lui semble plus universel.
1904 – Fort de son apprentissage dans la ville de Fragonard, c’est dans son appartement parisien, 61 rue de la Boétie, qu’il crée son premier laboratoire et le parfum qui fait son succès : l’emblématique « Rose Jacqueminot ». Aidé par son épouse, Yvonne, il conditionne des flacons de la cristallerie Baccarat pour les proposer aux grands magasins mais les débuts sont, pour le moins, timides… Personne ne voulant lui acheter ses parfums.
La légende raconte que dans le magasin du Louvre François Coty aurait accidentellement ou non brisé l’un de ses flacons. La fragrance enchantant miraculeusement les lieux, les clientes se seraient précipitées pour l’acheter.
Désormais celui qui rêvait que « chaque femme ait sa propre fragrance subtile, celle qui convient à son style et qui exprime réellement sa personnalité » peut se consacrer pleinement à sa passion première. Dans son élan créatif, il se démarque de ses pairs lançant également des gammes de crèmes, savons, sels de bains ou encore de rouge à lèvres.
1906 – Il ouvre sa « Maison de Parfum » place Vendôme et confie à Lalique la création de ses flacons. Ce sont les préludes de la fulgurante ascension de François Coty, successivement grand parfumeur, homme d’affaires inspiré mais surtout homme de pouvoir.
À la veille de la première guerre mondiale, il est à la tête d’une fortune colossale avec des succursales aux quatre coins du monde. Buenos Aires, Moscou, New York ou encore Londres. Il collectionne les œuvres d’art et les demeures luxueuses mais s’oriente également vers le mécénat pour la Corse en participant, entre autres, au financement de logements à Ajaccio et soutenant des œuvres de charité.
1921 – Attiré par le monde de l’édition, il acquiert le quotidien régional « U Columbu », rebaptisé « L’éveil de la Corse » puis « Le Figaro » (1922) et fonde « L’Ami du peuple » (1928).
1922 – L’entreprise Coty confectionne ses parfums aux états-Unis où elle a désormais son siège, le Coty Building, au n°714 de la prestigieuse 5th Avenue à Manhattan. De nouvelles boutiques voient le jour et les ventes font de Coty le leader américain de la parfumerie.
1923 – Le 7 juillet, François Coty devient Sénateur de Corse mais l’élection est contestée puis finalement invalidée et il ne se représente plus.
1931 – Candidat du parti Bonapartiste, il est élu Maire d’Ajaccio et le reste jusqu’à son décès, 3 ans plus tard.
1934 – À 60 ans, François Coty tire sa révérence dans sa propriété de Louveciennes, le Pavillon de musique de la comtesse du Barry.
À la fois fondateur de la parfumerie moderne, génie des affaires, magnat de la presse, mécène, investisseur dans l’aviation, sa vie fut un tourbillon où se mêlent lumière et ombres ! Aujourd’hui, l’empire financier Coty, 9ème du classement mondial de la cosmétique, possède plus de 70 marques.
Veru artisgianu di a so riescita, François Coty ebbe un’esistenza ricca è animata. Attempu fundatore di a prufumeria muderna, geniu di l’affari, magnate di stampa, meceniu, investitore ind’è l’aviazione. Da i carrughji Aiaccini à u Coty Building di u 5tu viale di New York, campò « una successione d’aventure più o menu riesciute » (in « L’Argent caché », di Jean-Noël Jeanneney).