Florian Sauvaget : Comment décririez-vous votre activité d’artiste peintre ?
Adrien Martinetti : Je dirais que lorsque je signe une œuvre je me décris comme un artiste du monde et plus particulièrement comme un artiste contemporain Corse..
F.S. : Comment êtes-vous arrivé à cet art de la peinture ?
A.M. : J’ai tout d’abord passé un Bac littéraire option art plastique, au-delà de ça j’ai toujours aimé la peinture et le dessin. Après mon Baccalauréat, mon professeur d’art plastique, Jean Laurent Albertini, voulait que je parte réaliser des études au sein des beaux arts. Mais je n’ai pas suivi cette voie et j’ai arrêté mes études. C’est seulement à 27 ou 28 ans que l’art est revenu à moi de manière instinctive.
F.S. : Durant cette période, ce côté artiste était-il totalement oublié ?
A.M. : Alors techniquement parlant oui, après mentalement ou cérébralement nous sommes toujours artistes.
F.S. : Y a-t-il eu une source d’inspiration qui a permis le déclic ?
A.M. : Oui, tout à fait. Mes premières œuvres viennent d’un ras le bol de cette société de consumérisme. J’étais anti conformiste, j’avais besoin d’éjecter tout ce mal être qui était en moi de cette société que j’ai du mal à comprendre. Aujourd’hui, je ne me reconnais pas dans cette société à laquelle je participe moi-même.
F.S. : Et aujourd’hui qu’elles sont vos sources d’inspirations ?
A.M. : Quelle que soit la création ou le thème de l’ouvrage il s’agit toujours de délivrer un message de bienveillance ou d’encouragement. Mes sources d’inspirations sont donc multiples, elles proviennent de l’actualité, bien entendu, mais également de notre environnement du quotidien. L’idée est d’apporter de la réflexion durant quelques secondes pour chacune des œuvres.
F.S. : Les œuvres sont de l’ordre public, comment voyez-vous la démocratisation des œuvres publiques au niveau insulaire ?
A.M. : Plus démocratisé au niveau international ; au niveau insulaire nous avons eu un grand retard vis-à-vis des œuvres grand public. Pour ma part, je dois dire que cela aurait pu s’arrêter au bout de la vingtième œuvre car c’est vraiment une part de sacrifice personnel et je remercie les corses qui m’ont accompagné dans les différents projets. Mais de manière factuelle c’est quelque chose que nous allons voir de plus en plus et qui va se démocratiser au sein du territoire.
F.S. : Vu la dimension de certains projets, comment arrivez-vous à vous organiser ?
A.M. : Il y a un gros travail réalisé en amont avec André-Yves Torre qui réalise les images de synthèse et la 3D qui sont présentées aux villes et aux communes qui sont intéressées par les projets. C’est un travail considérable avant et pendant.
Aujourd’hui je ne peux plus me concentrer sur un ouvrage, je suis obligé de me fragmenter sur 5-6 ouvrages différents. Cela me permet de m’ouvrir sur les projets et de ne pas me restreindre à un contexte ou une émotion à l’instant donné.
F.S. : Quels sont vos projets futurs ?
A.M. : Il y a beaucoup d’ouvrages qui vont être finalisés. Cinq d’entre eux seront finis avant la fin d’année 2023. De nouveaux projets viennent d’être validés pour l’année 2024. Mais vous pouvez d’ores et déjà découvrir les œuvres récentes à Porto-Vecchio, Belgodère et également sur la plaine orientale.
Adrien Martinetti hè un artista Corsu chì espone e so pitture à u publicu. Ghjè versu 27 anni chì st’arte diventò impurtante per ellu. Un’ispirazione naturale per a persona anticunfurmista ch’ellu era tandu. Sempre cù u scopu di purtà un missaghju di benevulenza è d’incuraghjimentu, Adrien piglia oghje a so ispirazione da l’attualità è da u so ambiu. Numerose opere nove puderanu esse viste nantu à l’isula sana per sta fine di l’annu.
Dettu racoglie dà : Florian Sauvaget