27 septembre 2024

Cristofanu Limongi

Qu’est-ce qui vous a inspiré à devenir poète ?

J’ai toujours un peu de mal à me considérer comme « poète ». Je suis passionné par ma langue, par sa richesse, sa mélodie et sa transmission. De ce fait, j’ai toujours eu une immense admiration pour Ghjuvanteramu Rocchi. Son œuvre exceptionnelle m’impacte encore aujourd’hui. D’autre part, j’ai eu la chance d’entrer dans le monde de la rime grâce à internet.

Quels sont les thèmes récurrents dans votre poésie ?

Je pense que le thème qui revient le plus dans mes écrits, même si je réponds quelquefois à des commandes précises, est celui de la vie et de l’amour de la Terre.

Vous êtes un ardent défenseur du «Chjam’è Rispondi», pouvez-vous nous en dire davantage sur cet art ?

Il s’agit de joutes poétiques normées. Des poètes échangent des « strophes » autour d’un sujet. Les strophes sont composées de 6 vers de 8 syllabes (ou 3 vers de 16 syllabes) et la ligne mélodique ressemble à celle du « Versu Currente ». Chaque poète a sa façon de chanter, « u so versu ». L’objectif est de prendre le dessus sur son compagnon, d’avoir le dernier mot. Le respect est de rigueur même si l’on peut tout dire en poésie. Les thèmes sont très variés et les émotions également. Le public joue un rôle important car il est un peu l’arbitre de la joute.

Quel est votre processus créatif lorsque vous écrivez de la poésie ?

Pour moi tout est sujet à poésie. Ainsi, le point de départ peut être une image, un geste, un mot, une suite de mots, une couleur, une émotion. La construction est ensuite liée à la forme, la métrique, la position des rimes, que je souhaite donner à mon écrit. Quelquefois j’ai la fin avant le début, il s’agit alors de dérouler le fil à l’envers. Il y a des textes que je finis très rapidement, et il y a des vers inachevés qui attendent de la compagnie. Lorsqu’il m’arrive d’écrire pour des chanteurs, j’aime écrire sur la musique. Cela confère un premier décor pour le voyage. L’objectif est alors multiple : voyager, faire voyager et faire aimer le voyage.

Comment voyez-vous le rôle de la poésie dans la société moderne ?

Je crois que la poésie est un autre regard sur le monde qui nous entoure, un regard plus coloré, plus ou moins optimiste, plus ou moins intimiste. En tout cas, il s’agit d’un espace où le rêve est légitime donc la poésie peut être un moyen d’apaisement tel que peut l’être la musique..

Quel conseil donneriez-vous pour débuter dans le Chjam’è Rispondi et la poésie ?

D’écouter beaucoup de chansons et de lire tout ce que l’on trouve. D’écouter les paroles avant la musique. Pour le côté poétique, il ne faut pas se fermer au rêve, il ne faut pas hésiter non plus à vêtir les habits d’un personnage qui est notre parfait opposé. Le Chjam’è Rispondi va au-delà de la poésie : c’est un chant poético-théâtral. Et je cite à nouveau ce proverbe : a pratica vince a grammatica !

Cristofanu Limongi, hè un capifila di quissa nova leva chì campa a cursitù in a so parsona, senza u bisognu di fassi valè for’di misura. Maestru passiunatu di u cantu, di a rima assinnata è di a parola spuntanea, hè un piaceri tamantu par mè di spartavi quissa raghjunata.

Testu : Ghjuvan’Federiccu Terrazzoni

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