De l’autre côté de la Méditerranée, si proche et si lointain à la fois, déjà un autre continent : l’Afrique ! Résumer le continent à un seul pays serait réducteur. Il n’en reste pas moins que mon séjour au Maroc marque mes premiers pas sur les terres du berceau de l’humanité.
Le royaume du Maroc est certainement l’un des pays africain le plus connu sur notre île. Outre les goumiers qui ont pris part à la libération de la Corse en 1943, et à qui l’on rend hommage tous les ans à Teghjime, nous pouvons noter le séjour du roi Mohamed V à Zonza et Isula Rossa, lors de son exil en 1953.
Je vous propose une découverte, certes succinte, du pays à travers les médinas (vieilles villes) de Marrakech et Essaouira qui disposent chacune de leur charme mais que presque tout oppose.
Marrakech, a cità rossa
Marrakech est probablement, avec Casablanca, la ville la plus connue du Maroc. Au point d’en oublier que c’est Rabat qui ravi le titre de capitale du royaume.
La ville rouge, qui doit son nom à la teinte d’une grande partie de ses immeubles et ses remparts, est un gros centre touristique au Maroc et sa médina n’y est sûrement pas pour rien.
Dans le centre historique de Marrakech l’expression
« c’est le souk » prend tout son sens. Loin d’être péjoratif, le souk désigne un marché dans les pays arabes. Il y règne toujours une effervescence, un bruit et un certain désordre, le souk vit. C’est ça aussi qui fait son charme. La médina regorge de souks en tout genre (bijoux, vannerie, tannerie, tapis, maroquinnerie, etc). Attention à l’attrape-touriste !
C’est également un lieu hautement touristique et toute bonne affaire ne l’est pas forcément…
La médina abrite également des pépites architecturales, historiques ou culturelles.
La Medersa Ben Youssef, école coranique, est un véritable joyaux de l’architecture saadienne. Sur deux niveaux, un dédale de 132 chambres, destinées au étudiants, entoure la grande cour intérieure dallée de marbre et son bassin.
Au rythme des déambulations, d’un souk à l’autre, vous pourrez tomber sur l’un des nombreux fondouks (caravansérails) joliments restaurés par le royaume et retrouvant quelque peu leur fonction originelle en étant mis à la disposition d’artisans et de marchands.
Le musée Dar El Bacha vaut également le détour. Palais du XVIIIe siècle, il abrite une collection d’art islamique et d’artisanat marocain. Pour être totalement franc, c’est plus son architecture et son jardin qui impressionnent. Dans ce dernier se trouve le très couru Café Dar El Bacha. Que vous soyez fan de café ou non, l’endroit vaut presque à lui seul le motif de la visite. Les serveurs, coiffés d’un fez, vous proposeront des dizaines de cafés travaillés, accompagnés de petites patisseries dans un cadre raffiné et calme, en plein coeur de la rûche de la médina.
Plus au sud, nous retombons sur la vibrante place Jemaa El Fna. Ses étals de vendeurs de jus de fruits, charmeurs de serpents, vendeurs d’encens, restaurants temporaires et tous ses taxis qui cherchent à vous vendre les courses trois à quatre fois plus chères qu’elles ne le sont ! L’endroit parfait pour mettre à rude épreuve vos capacités de négociateurs.
On la traverse pour rejoindre d’autre lieux : le quartier juif et la place des ferblantiers, ou encore le Palais El Badi, plus connu lorsqu’utilisé comme scène pour le Festival Marrakech du Rire.
Quittons cette effervescence pour une autre médina, plus traditionnelle, plus petite, sur la côte atlantique.
Essaouira, l’anziana Mogador
Au départ de Marrakech, l’ancienne cité portugaise se mérite ! Seule solution, trois heures de bus, tout droit direction l’ouest. En chemin, les paysages désertiques offrent une vue dégagée sur les montagne de l’Atlas.
À l’approche d’Essaouira, alors que le paysage se verdit, nous pouvons apercevoir sur les bas côtés des arbres dans lesquels les chèvres jouent les acrobates. Ce sont des arganiers. Les noyaux, rejetés par voie naturelle une fois les fruits mangés par les chèvres, serviront à la confection de la fameuse huile d’argan.
Beaucoup plus à taille humaine (peu ou prou de la taille et avec la même population qu’Ajaccio), l’ancienne Mogador charme de suite le voyageur. La médina, presque toute vêtue de blanc et de bleu, me rappelle un peu Paraty au Brésil (cf. Orizonte #3). Il fait bon se promener dans les
ruelles où les chats sont rois et les marchands bien moins « agressifs » qu’à Marrakech.
Essaouira ne se visite pas, Essaouira se vit. C’est en tout cas le sentiment qui s’en dégage. Les gens sont bienveillants, la médina propre, l’air marin rend la température agréable, tous les éléments sont présents pour que l’on s’y sente bien.
Au chapitre des curiosités, on notera la sqala de la Kasbah, plateforme d’artillerie de style Vauban, érigée en 1765. Cette dernière a eu son moment de gloire en servant de cadre pour la ville d’Astapor dans la série mondialement connue Games of Thrones. C’est également un spot prisé pour apprécier le coucher du soleil.
Au sud-ouest de la médina se trouve le marché aux poissons. Loin de nos halles aseptisées, il s’agit ici d’étals, à même le port, où vous pourrez acheter votre poisson ou vos fruits de mer directement aux pêcheurs et les faire griller moyennant quelques dirhams.
Marrakech et Essaouira sont finalement liées. Difficile de se rendre dans la ville portuaire sans passer par la cité rouge. Alors autant en profiter pour visiter les deux et s’en faire son propre avis. De part leurs similitudes et leurs différences toutes deux méritent d’être découvertes et appréciées.
Traduzzione in francese
Un cuntinente novu nantu à u mo listinu : l’Africa. Un cuntinente cusì grande chì saria riduttore di limitallu à un solu paese, ma u Maroccu ne face parte ! Scuprimu puru duie medine (vechje cità) uniche, Marrakech è Essaouira, chì permettenu una bella intruduzzione di stu paese mediterraniu chì, cume a Francia è a Spagna, dispone dinò d’un’apertura sopr’à l’ucianu Atlanticu.